domingo, 31 de julio de 2016

Linda Maria Baros - El gato en el bolso

Graffiti de la red en la ciudad de Zapala provincia de Neuquén - Argentina

El gato en el bolso

Dices ciudad y la ciudad ve crecer sus enormes orejas
por encima de los HLM*.
Le crecen colmillos de cemento,
canales de colmillos de fieras se lanzan sobre ti
y rasgan tus tobillos.

Dices ciudad por segunda vez y la ciudad te azota
con sus infinitas cuerdas de neón.
Sus garras afiladas laceran tu rostro, tu camisa,
te derriban con un bolso para gatos.
¡Las ruedas ponen en marcha los motores,
sus máquinas de picar,
desvelan la textura de fuel de la noche,
las rotulas, el moho, los hermanos Graco!

Dices ciudad por tercera vez, la ciudad de los bulevares erizados,
de las pieles traslucidas de bocinas,
de las vitrinas tiradas sobre los tendeles de las aceras,
como los majos
que dan vueltas a sus clientes al dorso del primer trino,
a las bandas donde crecen las tinieblas y las fábricas de Keuros.

Es en ese momento que la ciudad se asemeja por un instante
a una enorme cabeza de piedra, desplomada sobre la nuca,
la mirada fija sobre el cielo…
es en ese momento la ciudad, como una nuez, en tus garras, estallará.

Pero tú no tendrás tiempo de decir ciudad, ya que el tiempo se oscureció
como todos los días en la gran ciudad, como si
una vaca se metiese a pie de suelo por encima de la cabeza.
La noche se tira sobre ti, te ata, jala el cuchillo.
Y la lluvia comienza a caer. Tiemblas.
Tu tímpano ha estallado, cubierto de heridas, tu espalda.
Brota la sangre de tu garganta, por olas,
azulada y negra, con la soga al cuello de tu camisa,
como las tropas SWAT que descienden de las nubes
a través de los tubos vidriosos de la lluvia,

Cuando abras los ojos, todo es blanco en rededor.

¡No digas ciudad a través de tus arterias!
  
Linda Maria Baros – Traducción de María Germaná Matta

* nota de traducción HLM, significa vivienda social.

Cat in the Bag

Tu dis ville et la ville se voit pousser d’énormes oreilles
par-dessus les HLM.
Des crocs en béton lui poussent,
des canaux au museau de fauve se jettent sur toi
et lacèrent tes chevilles.

Tu dis ville une deuxième fois et la ville te fouette
avec ses infinies cordes de néon.
Ses griffes acérées lacèrent ton visage, ta chemise,
t’enfoncent dans un sac à chats.
Les rues mettent en marche leurs moteurs,
leurs machines à hacher,
dévoilent la texture de mazout de la nuit,
les rotules, les moisissures, les frères Gracques !

Tu dis ville une troisième fois, la ville aux boulevards hérissés,
aux fourrures translucides des klaxons,
aux vitrines tirées au cordeau des trottoirs,
comme des chouettes
qui tournent leurs clients à l’envers dès le premier trille,
aux gangs où poussent les ténèbres et les fabriques de keuros.

C’est alors que la ville ressemblera, pour un instant,
à une énorme tête de pierre, écroulée sur la nuque,
le regard fixé sur le ciel…
C’est alors que la ville, comme une noix, dans tes griffes, éclatera.

Mais tu n’as pas le temps de dire ville, que le ciel s’obscurcit
comme tous les jours dans la grande ville, comme si
une vache mettait bas au-dessus de ta tête.
La nuit se jette sur toi, te ligote, tire le couteau.
Et la pluie se met à tomber. Tu trembles.
Ton tympan a éclaté ; couvert de plaies, ton dos.
De ta gorge, par vagues, jaillit le sang,
bleuâtre et noir, sur les cordes de ta chemise,
comme les troupes SWAT qui descendent des nuages
au long des tubes vitreux de la pluie.

Quand tu ouvres les yeux, tout est blanc à l’entour.

Ne dis pas ville à travers tes drains !

Linda Maria Baros

Fuente : Lyrikline.org


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